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  • Février 2024 : Regards croisés sur l’actualité

    25 février, par Andrée, Claire, Gwendoline, Marie-Claire, Monique , Nadine, Ronan, SandrineÉcrire

    J'ai choisi l'évocation de plusieurs morts qui font écho les unes aux autres : Manouchian, Badinter, Navalny.
    Manouchian, ouvrier poète militant communiste étranger en France, est entré au Panthéon, 80 longues années après avoir été exécuté pour faits de résistance. Avant sa mort il proclame qu'il n'a pas de haine pour le peuple allemand, ni contre qui que ce soit ...
    Badinter, mort à 95 ans, à plusieurs reprises s'est mis fortement en colère pour se faire entendre, colère qui ne s'est jamais transformée en haine. Il citait Victor Hugo : "On ne doit jamais retirer à un être humain sa vie, ni la possibilité de devenir meilleur, c'est un droit sacré."
    Et puis il y a la mort de Navalny, victime de ses idées, engagements anti Poutine.
    Mourir pour ses idées, engager sa vie pour des convictions, je retiens ces trois personnes pour leur courage, leur dignité et pour "ne pas avoir pactisé avec l'ennemi".

    Il y a quelque temps on a parlé du port de l'uniforme à l'école.
    Il y a quelques années, j'aurais été pour le port de l'uniforme à l'école pour une raison très simple : le port de l'habillement désigne votre classe sociale ( pauvre ou riche).
    Si à l'époque, j'avais eu assez d'argent pour acheter à mes enfants des vêtements pour qu'ils soient comme les camarades d'école, alors j'aurais pu faire éviter le harcèlement à l'école qu'un de mes enfants a subi.
    Maintenant je pense que le port de l'uniforme ne résoudrait pas les problèmes d'inégalité entre les enfants, il faudrait que les familles aient suffisamment de revenus pour permettre à leurs enfants de vivre décemment et qu'ils puissent avoir ce qu'il faut pour suivre une scolarité comme tous les enfants.

    Comment va se passer le salon de l'agriculture ? Le pouvoir en place va-t-il se faire huer ? Gabriel Attal et Emmanuel Macron vont-ils réussir à apaiser les tensions avant que ne débute le salon de l'agriculture ? Les agriculteurs vont continuer à manifester pour ne pas lâcher la pression car ils veulent être entendus pour toutes leurs revendications ! Il y a des agriculteurs qui sont dans la misère, qui sont surendettés. Il y a des suicides, ils ne peuvent faire face aux conditions drastiques qui leurs sont imposées. Ne pouvant vivre de leur métier, c'est un crève-cœur pour eux de devoir se séparer de leurs terres, de leurs élevages. Il y a beaucoup de souffrance, de passage à l'acte, de suicide, car ils sont criblés de dettes, ils ne peuvent plus gérer leur exploitation. Ils travaillent beaucoup et ne sont pas vraiment récompensés pour leur travail. Ils ne gagnent qu'une misère et sont usés avant l'âge fixé pour la retraite. C'est très injuste car ils nous nourrissent et on ne les considère pas à leur juste valeur. Ils sont pourtant importants. On a besoin d'eux. Pour les aider, acheter local et pourquoi pas en circuit-court.

    Hier, j'ai regardé la cérémonie de l'entrée au Panthéon de Missak Manouchian. Je ne connaissais pas son histoire, cela m'a bouleversée et interrogée.
    Il s'est battu avec ses camarades pour la liberté contre le fascisme. Il a fuit la dictature dans son pays et considérait la France comme le pays des droits de l'homme. Le combat de ces hommes pour la liberté fait écho à notre époque, des hommes se révoltent et dénoncent les injustices au risque de leur vie dans leur pays pour retrouver la paix et leur dignité.
    IL est important d'informer et de garder en mémoire les leçons du passé pour qu'enfin les jeunes générations en toute conscience puissent les prendre en compte.
    Malheureusement, on a l'impression que tout recommence toujours.
    Pourquoi avoir attendu 80 ans après son exécution ?
    Si une cause est juste, il faudrait savoir le reconnaître en dehors des appartenances politiques, religieuses et quelle que soit l'origine ou la nationalité des personnes concernées.

    Mercredi je suis allée au cinéma voir un film intitulé LA LOUVE.
    Ce film très touchant et réel nous démontre ce qu'une femme a vécu pour protéger et sauver ses 3 enfants des services sociaux. Cette femme qu'on appelle LA LOUVE souffre beaucoup. Elle est rejetée par les services sociaux et pourtant les femmes autour d'elle veulent l'aider. Je veux mes enfants dit elle ! Les services sociaux ne sont pas toujours coopérants avec les familles en difficultés.
    Voilà mon histoire.

    J'ai choisi de parler du projet de réforme du collège dont il a beaucoup été question ces dernières semaines.
    S'il voit le jour, ce projet sonnera la fin du collège unique mis en place en 1975. On l'appelle collège unique parce qu'il a pour objectif de ne plus orienter dès la 6ème dans des parcours différents les élèves, mais de les réunir tous et toutes ensemble, quelles que soient leurs origines sociales, autour d'enseignements communs.
    Dans les faits, le collège unique est beaucoup plus adapté aux enfants qui se destinent à l'enseignement général qu'aux enfants qui s'intéressent à une voie technologique ou professionnelle. Ceux et celles qui sont issu.es de milieux plutôt favorisés y réussissent donc plus facilement ; ceux et celles qui sont issu.es de milieux populaires ont plus de difficultés à tirer leur épingle du jeu. Le système scolaire français est donc malheureusement inégalitaire, il est même l'un des plus inégalitaires au monde.
    Le collège unique échoue donc en grande partie dans ses missions. Mais au moins il repose sur le principe d'un « accès commun à un savoir commun », sur un principe de mixité sociale et sur la conviction que quels que soient leur milieu d'origine, les élèves doivent vivre et progresser ensemble.
    A la rentrée prochaine, le gouvernement envisage de créer en 6ème et 5ème des groupes de niveaux en Français et en Mathématiques. Les « faibles » travailleront les contenus fondamentaux, les « fort.es » les contenus d'approfondissement supplémentaires. Les élèves n'avanceront donc pas du tout à la même vitesse, les écarts se creuseront de plus en plus, et une fois qu'on sera dans un groupe, il sera difficile, voire impossible, d'en changer. Un collège à deux vitesses se mettra en place, préparant finalement dès 11 ans une orientation.
    Un tel système, toutes les études scientifiques le démontrent, n'est en réalité favorable à personne. Les meilleur.es ne deviennent pas « meilleur.es » sous prétexte qu'iels restent entre eux et entre elles. Quant aux "faibles", convaincu.es dès leur plus jeune âge d'être nul.les, iels se démotivent, et progressent moins que quand iels sont mélangé.es à d'autres élèves.
    Or qui sont ces enfants fragiles qui rencontrent le plus de difficultés à l'école ? Essentiellement les enfants des milieux populaires. Au lieu de résoudre les inégalités sociales, une telle réforme ne va donc finalement que les accentuer.
    Jean-Paul Delahaye intitulait un article consacré à cette question le 12 janvier 2024 : « Renoncement au collège unique : et si les familles populaires ne se laissaient pas faire ? ». On espère que la nouvelle Ministre de l'Education nationale, qui semble plus nuancée que le précédent sur la question des groupes de niveaux, entendra cette mise en garde.

    Ce week-end, je suis allée dans les ateliers des Capucins à Brest avec mes parents et ma fille.
    La bas, il y avait un événement où l'on pouvait participer à la création d'une mosaïque en Lego, représentant le vieux gréement " Notre Dame de Rumengol". L'objectif de cela est de battre un record mondial," en assemblant 250 210 briques, sous la houlette du Lego Master brestois Mick Eymann".
    C'était l'occasion également de découvrir (ou redécouvrir) l'histoire de ce bateau et de se projeter dans les Fêtes Maritimes de Brest 2024 !
    Pour la réalisation, chaque personne a construit une forme géométrique (losange, triangle) de couleur, il fallait bien respecter le plan qu'on nous avait donné, dans nos mains c'était juste une forme avec plusieurs couleurs, mais quand on voyait la mosaïque de loin, ce qui avait déjà été réalisé avant nous, on commençait à voir une image. Puis je suis revenue quelques heures après et le résultat était impressionnant, alors que ce n'était pas fini. Je n'ai pas vu le bateau entièrement fini, mais c'était déjà très beau !
    J'ai trouvé cela super, de voir autant de monde de différents âges et horizons, œuvrer ensemble. J'ai eu plaisir à voir mon père jouer le jeu alors que les legos c'est pas ce qu'il préfère et ce n'est pas dans ses habitudes. Moi j'ai trouvé que cela faisait du bien de voir les gens s'impliquer pour une œuvre commune. Cela amenait un peu de légèreté et donnait de la joie. Retourner en enfance ça fait du bien, de temps en temps ! Surtout en ce moment où je trouve que les actualités que l'on entend le plus ne sont pas joyeuses !
    J'espère que le record va être battu ! On le saura très prochainement !

    L'actualité qui retient mon attention aujourd'hui, c'est l'actualité d'ATD Quart-Monde.
    Agir Tous pour la Dignité Quart-Monde œuvre auprès des populations les plus pauvres de la planète, dans les pays plus libres que nombre d'autres aux mains de tyrans. Ce mouvement de lutte pour éradiquer la misère veut promouvoir l'éducation des enfants auprès de leurs parents et de toute personne en accord avec ce projet.
    J'ai toujours cru que la paix et la fraternité viendraient des enfants eux-mêmes. J'y crois toujours fermement, mais j'ai compris autrefois, quand on m'a ouvert les yeux, qu'il fallait bien évidemment des adultes responsables pour accompagner ces enfants en attente et en éveil et leurs familles.
    Ces adultes, par leurs études, leurs recherches, l'observation de la réalité et leur propre expérience ont compris les enjeux formidables du potentiel des enfants. Ils ont étudié et approfondi tout ce qui relève de la transmission du savoir et la compréhension, de l'intérieur, de l'expérience souvent douloureuse des familles qui veulent le meilleur pour leurs enfants.
    Cela aboutit à un savoir universel. Car c'est très jeune que l'on est sensible à l'injustice et c'est très jeune et en grandissant qu'on doit apprendre à la combattre mais jamais seul.es.
    C'est un combat constant qui doit mener à plus de justice et de paix dans le monde.
    L'éducation des enfants le permettra.

  • Le poids des mots

    16 février, par Andrée, Claire, Françoise, Gwendal, Gwendoline, Marie-Claire, Monique , Nadine, Ronan, Sandrine, VirginieÉcrire

    Les mots que l'on utilise peuvent être très importants selon la personne à qui on parle ou à qui on écrit.
    Selon la classe sociale, l'environnement de la personne à qui je m'adresse, je n'utilise pas le même langage, les mêmes mots pour que la personne puisse bien me comprendre.
    Autant certains mots sont légers pour celui qui les jette, autant ils peuvent être lourds pour celui qui les reçoit.
    La pauvreté du vocabulaire, c'est ça la vraie misère, parce que l'on nous prend pour des gens qui ne savent rien, qui ne connaissent rien, on se sent plus pauvres encore. On ne nous écoute pas car on n'utilise pas les mots adéquats donc c'est un dialogue de sourd. On est méprisé selon nos mots.
    Les mots pourtant, c'est gratuit, on ne peut pas vous les voler. Les pensées sont une chose. Les mots en sont une autre, ils dépassent souvent nos pensées.

    Il y a des mots qui paraissent légers, qu'on lance en passant : "Bonjour ! " "Bonne année" . . .
    Il y a des mots inutiles, et on se dit : "Oh la la ! Quel-le bavard-e ! Vivement qu'il/elle se taise ! "
    Il y a aussi des mots qui ont du poids, qui comptent dans notre vie, parfois qui peuvent la changer. Ce sont des mots comme "Pardon. . . " "Je te pardonne. . . " Maintenant, on sait qu'on s'aime assez pour pouvoir se pardonner . . . " et aussi, simplement : "Merci " "S'il te plait. . ."
    Mais, dans ces mots qui ont du poids, il y en a qui blessent, qui font mal, qu'on aimerait ne jamais avoir entendus. . . même entre enfants à l'école : "T'es mal habillé-e" "Ta mère, elle est moche. . . " ou plus tard, toujours à l'école, de profs inattentifs : "Je crois bien qu'on ne pourra pas faire grand chose de vous ! " Ou encore, au cours d'une vie pleine d'amitié, d'amour : " Tout est fini entre nous." . . . Ces mots là, ils nous marquent pour la vie entière !
    Et ces mots qui paraissent légers, dont je parlais au début : "Bonjour !" " Bonne année ! " . . . moi même, quand je les prononce, est-ce que j'en vois le poids, l'engagement qu'ils sous-entendent ? Si je souhaite un "Bon Jour", ou une "Bonne année" à quelqu'un, est-ce que, dans la mesure où je suis concernée, je suis prête à faire tout mon possible pour qu'ils le soient vraiment ?

    Il y a les mots qui blessent, ceux qui font mal, ceux qui te réconfortent, ceux qui font plaisir.
    Mais bien souvent nous ne faisons pas attention à comment nous parlons à notre prochain.
    Je sais que moi j'essaie de faire attention à la manière dont je parle à un enfant, à une personne adulte ou encore à une personne importante.
    Dans mon enfance on me disait qu'il fallait tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler.

    Il a le dernier mot
    Et c'est un mot puissant
    Il s'appelle au-revoir.
    Vu le poids de ce mot,
    Sa présence fait fuir.
    Il coupe l'herbe sous les pieds
    Il coupe court à la discussion
    Il surgit à tout moment
    Quand on ne l'attend pas.
    Il ferme le rideau
    Le spectacle est terminé
    Jusqu'au prochain spectacle
    Car un au-revoir, ce n'est pas un adieu.
    Il laisse la perspective d'un nouveau spectacle
    D'un nouveau rendez-vous.
    Mais sans au-revoir,
    Le spectacle n'aurait pas de fin
    Il serait interminable.
    Même si les autres mots ne l'aiment pas,
    Au-revoir a son utilité
    Mais il ne devrait pas arriver
    À tout bout de champ
    Il devrait respecter les autres mots
    Ne pas toujours chercher
    À être sur le devant de la scène
    Car il est difficile à maîtriser
    Il n'en fait qu'à sa tête
    Au-revoir est égoïste
    Il ne pense pas aux autres mots
    Il préfère faire un carnage.
    Sur scène, c'est au-revoir le maître
    Même là, je vais être obligé de lui laisser place.
    Au-revoir.
    Grrr...

    Il y a des mots légers et joyeux comme des bulles de savon transparentes, comme des papillons colorés. Ils volent et encouragent au bonheur : je suis à tes côtés, ton avis m'importe, ta vie m'intéresse, tu n'es pas seul.e, n'aie pas peur...
    Il y a des mots lourds et pesants comme des pierres sombres, comme un ciel qui s'écroule. En tombant ils écrasent, ils meurtrissent, ils coupent les élans et le souffle : va-t'en, tu es chez moi, c'est à moi, j'ai le pouvoir, tais-toi, retourne d'où tu viens, tu ne comprends rien, tu ne sais rien, tu ne sers à rien, tu n'es rien...
    Ces mots-là ont le pouvoir de détruire en un instant un équilibre fragile, une confiance naissante, et de creuser des cicatrices parfois aussi difficiles à apaiser que celles laissées par une main qui gifle...
    Rien ne devrait les autoriser.

    Les mots ont toujours du poids si on y réfléchit bien, même pour les plus courants. Un "Bonjour, Au-revoir, Merci..."est une marque de politesse et de respect, ne pas les dire serait mal venu. C'est également une preuve de considération de dire "Bonjour" à une personne dans la rue ou quand un patron le dit à ses employé.es...
    Donc je pense que chaque mot est important et que certaines paroles en effet peuvent être plus lourdes que d'autres et marquer à vie.
    Il y a une phrase d'ATD Quart Monde qui dit "les écrit restent, les paroles s'envolent" c'est vrai dans la majorité des situations, car des écrits on peut les relire et se les remémorer. Mais même si on ne retient pas toutes les paroles, on garde en mémoire certain mots. Selon la personne et sa sensibilité, d'un même discours on ne retiendra pas les même mots.
    Et puis il y a la manière d'utiliser les mots à l'oral, il y a l'intonation, le sens, la posture ; les mots peuvent sortir plus vite sans avoir réfléchi. Ce qui démontre bien que les mots peuvent être lourds et importants sans forcément qu'on en prenne conscience sur le coup.
    Alors que à l'écrit, on réfléchit davantage à quel mot utiliser, il y a moins de risque de dire des choses blessantes.

    Les mots ont tous un sens et c'est essentiel de bien savoir ce qu'ils veulent dire pour bien les utiliser. Tout dépend de la manière dont ils sont employés et dans quelles circonstances.
    Déjà le ton sur lequel ils sont dits annonce la couleur, un peu agressif et c'est la réaction immédiate : ou on est tellement surpris que l'on n'a pas de mot, ou on répond sur le même ton et c'est l'escalade, bête et méchante.
    La physionomie aussi est importante, un regard noir comme un fusil qui tue : on dit bien "fusillé" du regard.
    Des mots méchants intentionnellement peuvent tuer intérieurement et blesser au plus profond. On pleure comme jamais. Mais bien plus tard, quand on arrive à se consoler, je ne sais plus comment, on n'oublie pas, mais peut-être un peu quand même, mais à certaines occasions, ça revient dans la tête et ça fait toujours aussi mal.
    Et aussi ce que l'on a appris à appeler "les gros mots" et que l'on entend dans l'enfance. On ne connaît pas forcément le sens, mais on sait bien à quel point c'est une insulte grave.
    Certains "bons" mots peuvent faire rire joyeusement mais aussi dénouer une situation difficile.
    Et heureusement, et surtout, il y a les mots qui encouragent et remettent sur les rails. On en a besoin essentiellement, même si on sait qu'il faut être prête intérieurement à les recevoir.

    La bienveillance des mots est très importante.
    Soyons vigilants à notre parole.
    Il est très important de bien parler aux personnes, gentiment, humblement, pour éviter les conflits et parce que ça fait du bien en tant qu'être humain, parce que ça donne de la joie, de la bonne humeur, de la légèreté, ça rend heureux.

    Les mots ont un poids, ils peuvent être lourds et parfois blesser même davantage que des coups physiques. Les coups physiques laissent des bleus sur la peau, qui sont visibles et qui s'estompent avec le temps. Les blessures provoquées par des mots s'incrustent, elles sont invisibles, il n'y a souvent que la personne qui les porte qui sait qu'elles sont bien là.
    Il est plus difficile de soigner ces blessures invisibles !
    On ne met pas toutes et tous les mêmes sens pour des mots et cela génère des incompréhensions.
    Celui ou celle qui sait utiliser manier les mots avec habileté est souvent davantage écouté.e, et donc a davantage de pouvoir (pouvoir d'agir, de décider, de convaincre ...). Entraînons-nous à nous exprimer par oral par écrit pour être entendu.e et surtout écouté.e.

    “Aimer” c'est 5 lettres pour signifier plusieurs façons d'aimer : aimer sa famille, aimer amoureusement, aimer le chocolat, aimer écrire, vouloir un bon croissant tout chaud. Ce petit mot, à lui seul, peut même faire basculer des destins !
    Et puis, il y a des mots pris en otage et dont on fait mauvais usage, c'est vertigineux ! « [Les mots] sont notre seul accès aux champs de la conscience ».
    L'écrivaine Christiane Singer nous le rappelle en ces termes. Alors soyons prudents, ayons une parole impeccable, celle qui ne nuit pas.
    Prenons l'exemple avec le mot pédophilie, qui signifie “amour de l'enfant”. Quelle insulte insoutenable !
    Du grec “philos” = ami, ce beau mot, dont la racine -phile est sage et sereine dans la philosophie, la philanthropie et dans le philtre d'amour des légendes (entre Tristan et Yseult par exemple), ne doit pas être aussi cruellement détourné.
    Permettez-moi de citer, encore une fois Christiane Singer, qui a l'audace de s'insurger et explique qu' « appeler “un ami de l'enfant” l'infanticide (puisqu'à une nuance près, il y a toujours meurtre, meurtre de l'enfance dans l'enfant, meurtre de l'innocence) est une violence inadmissible et que nous ne devons pas entériner et valider. Si [l'ensemble des sens] d'un mot comme “aimer” est piégé et empoisonné, notre cœur ne va pas tarder aussi à l'être. Notre langue est sacrée. Veillons sur elle comme sur une lampe qui éclaire la nuit du monde. » [1]
    Notes
    [1] Singer, Christiane, Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ?

    Un mot, un petit mot, un mot léger comme une plume, lourd comme un poids.
    Comment un petit mot a-t-il autant de pouvoir ? Le pouvoir d'apaiser, de réconforter. Il peut aussi blesser, être irréversible. On devrait faire attention à ce que l'on dit, réfléchir avant de parler, choisir ses mots.
    Les mots servent aussi à communiquer, à échanger, à donner son opinion.
    Pourquoi porter plus d'importance à un mot qu'à un autre, parce qu'il nous parle, nous fait penser à quelque chose, parce qu'il nous rappelle une situation, un passé.
    Ils servent à se faire comprendre. Il faut savoir bien les choisir.
    Les mots ont aussi la puissance et la capacité d'aider, de guérir mais aussi de blesser, de faire du mal.
    Que de poids pour un petit mot !

  • Haïkus

    9 février, par Andrée, Claire, Françoise, Françoise G, Gwendoline, Marie-Claire, Monique , Nadine, Ronan, Sandrine, VirginieÉcrire

    Evasion sur la mer
    Une barque sur l'eau
    Je m'en vais au loin.

    Embarquez-vous.
    Venez nous rejoindre.
    Et perdez-vous.

    Voyage libre.
    Dans l'océan immense.
    Volent les pensées.

    Calme profond, bleu
    C'était une belle harmonie
    En bord de plage.

    Une barque, à l'aube,
    Attend son marin pêcheur,
    Paix sur la mer d'huile.

    La mer agitée
    Le phare subit la tempête
    De violentes vagues.

    Le gardien du phare
    A du souci à se faire
    Avec la tempête.

    Une fleur s'incline,
    C'est le moment de rêver,
    De croire au sommeil.

    Les tulipes roses
    Échangent des idées avec
    Le soleil matin.

    Petits bateaux sages
    Tranquillement installés
    S'endorment au soir.

    Petit escargot
    Liberté retrouvée chance
    Cherche famille.

    Un ruisseau qui coule
    Sur un chemin de lumière
    C'est la vie qui m'aime.

    Vers où marche l'homme,
    Silhouette solitaire,
    Le monde est-il là ?

    Entre noir et blanc,
    Au-delà des horizons,
    L'Homme se met en marche.

    Mais où va cet homme ?
    Errance dans la beauté
    Envie de le suivre.

    Courir vers la mer
    Pour admirer cet océan
    Respirer l'air pur.

    Le pas alerte
    Il allait vers les autres
    Le coeur sur la main.

    La montagne libère
    La montagne source d'énergie
    La montagne transforme.

    La corde crée du lien
    Ensemble on va plus loin
    On reprend confiance.

    Marcher et regarder
    L'immensité de la nature
    Libère notre esprit.

    Tatouages bizarres
    Juste des bigorneaux artistes
    Ici en Bretagne.

    En pleine forêt
    Des brindilles s'entremêlant
    Complètement nues.

    Belle ligne de vie
    Dans cette main grande ouverte
    Que le bonheur flambe !

    La main de l'enfant
    S'offre aux éclats de lumière.
    La nuit se repose.

    Cinq doigts sur une main
    Outil extraordinaire
    Pour faire et défaire.

    Bonhomme de neige.
    Joies d'hiver.
    Paysages enneigées.

    Flocons de neige.
    Danse dans l'hiver froid.
    Réchauffez-vous.

    Lumière d'un phare
    Qui, là-haut, perce la nuit
    Et sauve des vies . . .

    La lumière, là-haut,
    Qu'elle est donc la bien-venue !
    J'évite le rocher !

    Soleil au couchant
    Disparaît sous les nuages
    Peut-être "à demain ! "

    Ciel gris, lumineux
    Des grandes grues majestueuses
    Le port au travail.

    Brest, O ma ville.
    Industrielle,
    Pluie, vent, mystérieuse.

    Une jolie fleur
    Dont on ne voit pas la tige
    Juste les pétales.

    Noyée dans le vert
    Petite fleur isolée
    D'un jaune éclatant.

    Pas un seul insecte
    Pour te tenir compagnie
    Pour te butiner.

    Si des auteurs autrices des illustrations qui ont été les supports de nos haïkus étaient froissé.es de l'usage de leurs travaux, nous retirerons ces travaux de notre site.

  • Une bouteille à la mer

    3 février, par Andrée, Claire, Françoise, Françoise G, Gwendoline, Marie-Claire, Monique , Nadine, Ronan, Sandrine, VirginieÉcrire

    Les bouteilles à la mer d'élèves nouvellement arrivé.es en France ont traversé la Penfeld pour arriver jusqu'à notre atelier Lirecrire. Nous avons écouté leurs récits, et à notre tour rédigeons nos messages...

    Le podcast réalisé par les élèves est en ligne

    Je suis sur le Ferry en direction pour Plymouth, en Angleterre. Je sais que ce n'est pas bien de lancer une bouteille en plastique à la mer mais je n'ai pas de bouteille en verre. Après avoir bu de l'eau minérale, j'ai mis à l'intérieur un papier, sur lequel j'ai écrit : plus tard, je serai capitaine, j'aurai mon propre bateau, je parcourrai tous les océans. J'irai à la recherche d'un trésor. Ce trésor serait à mes yeux, toutes ces merveilles rencontrées lors de mon périple. Je croiserais des gens de toutes les couleurs. Je découvrirais leurs richesses. Je me ferais des amis. Des amis sur toute la Terre. Je croiserais, peut-être, d'autres navires. Mon équipage et moi espérons croiser celui ou celle qui découvrira la bouteille en plastique à la mer et lira le texte à l'intérieur. Je n'ai qu'une quinzaine d'années quand j'envoie cette bouteille à la mer.

    Tout d'abord, je souhaite dire bravo à ces élèves qui ont réalisé ce podcast, je viens de l'écouter, je trouve vos messages très émouvants. Donc encore "BRAVO ! "
    Il y a une chose qui a particulièrement attiré mon attention, c'est sur le fait que cela pollue de jeter des bouteilles et cela m'a amenée à me poser la question : pourquoi jeter une bouteille à la mer ?
    Avant le numérique, je peux comprendre c'était un message d'espoir qu'on écrivait en espérant que quelqu'un le trouve.
    De nos jours, comme on le fait là sur le site "lirecrire", on peut écrire des messages, des réflexions, de l'espoir... Et nous avons plus de chance d'être lus comme cela, que de jeter une bouteille qui risque de se perdre et polluer.
    Pour conclure, envoyons des bouteilles à la mer via internet, de cette façon elles peuvent traverser le monde et polluer moins. Essayons de remplir le monde de messages d'espoir, utilisons internet pour des messages positifs et pas pour la méchanceté que l'on voit beaucoup trop, je trouve aujourd'hui !

    Bonjour à toi qui es arrivée en France il y a moins d'un an.
    J'ai lu ta lettre arrivée miraculeusement jusqu'à moi dans une bouteille par la mer qui borde ma ville de Brest.
    Je suis très admirative de la façon dont tu écris en français et le parle aussi, car j'ai la chance de t'avoir entendue dans ce fameux podcast réalisé dans un collège-lycée brestois.
    Je me demande comment j'aurais écrit une lettre de souvenirs dans la langue de ton pays où je serais exilée, moi qui n'ai jamais réussi à apprendre la langue de mes parents, c'est-à-dire le breton, langue de nos ancêtres à nous Bretons.
    Déjà autrefois, au collège depuis mes 11 ans et même pendant toutes ces études secondaires, aujourd'hui je n'ai retenu que le minima-minimum d'Anglais.
    Je voudrais qu'aujourd'hui on ne soit pas obligée de fuir son pays à cause de la guerre, de despotes sanguinaires, de la faim, pour s'exiler au loin, même dans ce pays des droits de l'homme et de la femme, mais aussi des droits de l'enfant, au risque d'être mal accueillie et refoulée dans le pays que tu as quitté en même temps que tes parents et ta fratrie.
    Je souhaite que la loi française concernant l'immigration, si fratricide, mais combattue par les personnes de la société responsables aujourd'hui de ton accueil et de l'accueil des tiens, que l'ensemble des lois te protège et te permette de t'épanouir, d'avoir beaucoup d'ami.es et d'exercer librement le métier de ton choix.
    Je t'embrasse en te souhaitant tout le courage et la persévérance du monde qui, toujours, je l'espère, ont fait leurs preuves grâce à la fraternité et la solidarité.

    Bravo à vous tous et toutes,
    Pour vos bouteilles pleines d'histoires et de rêves,
    Pour votre courage, car il en faut pour écrire et il en faut pour dire,
    Pour tout le travail que vous avez mené pour faire entendre si bien vos mots,
    Pour tous les petits sons, les petits bruits, les petits bouts de musique qui accompagnent vos récits pour les mener, un peu comme des vagues, vers d'autres rives et d'autres personnes,
    Pour toute cette émotion que vous m'avez fait ressentir en chantant ensemble "La Marelle" que j'ai découverte, que j'associerai désormais toujours à vous et que je n'oublierai jamais...
    Oui, bravo à tous et toutes,
    Et merci M., E., F., M., P., O., G., B , R., S., R., S.

    Je jette une bouteille à la mer.
    Je me sens perdue en ce moment.
    Je voudrais m'évader sur une vague et m'en aller très loin pour enlever cette peur que j'ai en moi.
    Je veux que quelqu'une me sauve, alors je mets ce petit mot dans une bouteille en verre à la mer sur lequel j'ai écrit "AU SECOURS".

    Je suis en Angleterre dans une famille qui ne fait pas très attention à moi. Ils me laissent dans mon coin. A l'école je n'ai pas d'amis non plus. Je me contente de suivre les cours sagement. Quand tu trouveras mon billet dans cette bouteille, je te demande de me répondre. Tu seras alors, pour moi, la personne la plus précieuse au Monde, celle que le hasard aura choisi pour me venir en aide. Nous pourrons commencer une correspondance. Nous nous découvrirons mutuellement et tu pourras devenir mon ami. Je fais confiance au destin pour qu'il te mette sur ma route.

    Ton message m'a beaucoup touchée, toi qui a dû quitter ton pays pour vivre mieux ailleurs que là où tu es né. Quel courage de partir loin de chez toi !
    C'est un mauvais moment à passer, tout ce que tu pourras apprendre te servira pour ton avenir.
    Je sais que c'est dur de vivre loin de son pays, mais j'espère que tout ira pour le mieux ici, pour toi.

    Quand j'étais petite, j'ai jeté une bouteille à la mer. La mer l'a emportée.
    L'a t-elle engloutie dans ses profondeurs ?
    S'est-elle échouée sur le rivage ?
    A t-elle trouvé une main tendue ?
    Je ne sais pas...
    Par chance, aujourd'hui vos bouteilles sont arrivées à moi par la Penfeld.
    Soyez heureux, vos mots ne sont plus en otage ! Ils m'ont émue, ils m'ont fait sourire, ils m'ont inspirée.
    Vos mots sont porteurs de rêves, de joie, d'espérance, de gratitude, de courage.
    Alors de grâce ! Ne jetez plus vos mots en l'air comme on jette une bouteille à la mer.
    D'abord parce que ça pollue, et ensuite parce qu'ils risquent de ne jamais être lus.

    Je viens de trouver sur la plage une bouteille que la mer a rejetée. Bien sûr j'ai fait sauter le bouchon . . . Il y avait un papier dedans, un message écrit en Français et en Anglais.
    Bonjour ! Nous sommes trois ici et nous aimons bien rencontrer des gens inconnus. Nous avons 8, 10 et 12 ans. Nous parlons Anglais et aussi un peu Français. Nous vivons au bord de la mer en Irlande. Nous aimons beaucoup notre pays parce qu'il est très beau ! Nous habitons à Cork, 12 Flower Street. S'il vous plait écrivez-nous si vous trouvez la bouteille ! A bientôt !

    Jeter une bouteille à la mer, mettre un message dans une bouteille et le confier à la mer ... Ce message peut être un message d'espoir pour réconforter celui ou celle qui le trouvera, ou un message d'alerte d'appel pour être entendu.e !
    Je choisis le message d'espoir car je crois en toutes les petites graines que l'on sème, je crois aux petits gestes aux messages qui réconfortent.
    Les ami.es, croyez en vous, croyez en vos rêves, la diversité les différences sont une richesse pour notre monde pour bien vivre ensemble.
    Ne baissez jamais les bras, vous n'êtes pas seul.es.

    Je viens d'écouter vos messages, je les trouve très touchants. Votre vécu est hors du commun et difficile.
    Je vous trouve très courageux et je suis impressionnée par votre niveau en Français, vous vous exprimez très bien.
    On sent dans vos messages de la tristesse, mais aussi une envie de se projeter dans votre vie et de progresser.
    Je vous souhaite à tous de trouver votre voie et d'écrire une autre page à votre histoire.

  • Ouvrir ...

    26 janvierEcrire

    L'atelier Lirécrire s'est délocalisé à la PAM pour le festival de l'apprendre et était ouvert au public. 14 personnes ont participé : Claire, Françoise, Gwendoline, Jérémy, Jocelyne, Margot, Marie-Claire, Mathilde, Monique, Régine, Ronan, Sandrine, Sophie et Virginie.

    Ouvrir l'atelier lirécrire à de nouvelles personnes, s'ouvrir aux autres, ce n'est pas toujours simple.
    Il faut oser faire le premier pas, puis une fois qu'on y arrive, on se rend compte qu'on échange, on parle de sujets dont on n'aurait pas imaginer pouvoir parler. Le fait de publier sur un site au nom du groupe et pas à son nom, on s'ouvre davantage, on ose parler de sujets sensibles.
    Cela ouvre la porte sur d'autres possibles !

    Ouvrir une porte a plusieurs sens, l'ouverture d'esprit, l'action d'ouvrir...
    Être ouvert d'esprit c'est accepter des différences chez les autres, leurs goûts et leurs décisions. Accepter que le monde change. On peut dire que les personnes racistes ... ne sont pas ouvertes d'esprit.
    S'ouvrir une porte c'est se donner le droit de faire une chose comme une activité, un voyage nouveau, et faire des choses que vous ne pensiez même jamais faire.

    Ouvrir ça commence par un O, un cercle, une forme fermée curiosité de la langue,
    Ouvrir, s'ouvrir dans un monde fermé
    S'ouvrir en commençant par le centre, à partir du cœur,
    Peut-être qu'en partant du cœur je peux faire bouger les frontières, déformer ce cercle qui m'oppresse et me protège,
    Et puis le cercle s'agrandit, l'intérieur rencontre l'extérieur, les échanges se nourrissent jusqu'à se confondre....
    La frontière a disparu, le O fermé s'est ouvert.

    Ouvrir et ne pas rester dans l'entre-soi.
    L'entre-soi consiste à choisir d'être de vivre avec des personnes qui nous ressemblent : même milieu social, culturel, économique ...
    On sait que la méconnaissance engendre les clichés, la méfiance, l'intolérance.
    Dans mon parcours professionnel j'ai mené pendant près de 15 ans un projet : ainsi, des mondes qui dans la "vraie" vie ne se côtoient sans doute jamais, même par les hasards de la vie, se sont rencontrés : des personnes très âgées en EHPAD, des étudiant.es ingénieur.es des étudiant.es en école de design et des collégien.nes en décrochage scolaire. Mon travail a consisté à ouvrir dans de bonnes conditions des opportunités d'être ensemble, de faire ensemble pour que des rencontres improbables soient possibles, et ensuite juste faire confiance aux personnes.
    Ces rencontres qui au départ étaient vraiment improbables se sont révélées être d'une très grande richesse pour tous les publics engagés dans le projet.
    Dans notre société, on n'y est pas !
    Un exemple : l'habitat regroupe des familles qui ont souvent le même niveau de vie, leurs enfants vont dans les écoles de proximité et se retrouvent donc avec d'autres enfants de leur milieu social donc pas de mixité sociale. Et pourtant on sait la richesse des pédagogies qui pratiquent la coopération, l'entraide... A quand une école plus ouverte, plus égalitaire !

    Ouvrir... ouvrir... mais quoi ? !
    Spontanément me vient "son cœur ! ... Ouvrir son cœur !"
    Oui. Un cœur que nous avons du mal à ouvrir tant nous sommes pétris de peurs. Nous nous empêchons d'accéder à une liberté immense d'aller à la rencontre de Soi, de l'Autre, dans un espace agrandi sans jugement et plein d'Amour.
    Courageux sont celles et ceux qui osent ouvrir leur cœur.
    Hier, j'ai osé ouvrir le mien, d'abord à ceux que j'aime. Je me suis dit que je ne risquais rien ; après tout ils me connaissent bien !
    Et bien je m'étais trompée. J'ai appris à mes dépens que tous n'ont pas la même sensibilité et ouverture de cœur que moi.
    Deux choix s'offraient à moi.
    Le premier, celui de bien fermer mon cœur-armure pour me protéger de cette avalanche de critiques destructrices de la bouche de ceux qu'on aime.
    Le deuxième, celui d'ouvrir mon cœur pour comprendre qu'ils ont simplement eu peur de cette énergie d'Amour que j'ai voulu transmettre.
    J'ai préféré le deuxième, parce qu'il est beaucoup plus doux et parce qu'on ne peut que bien avancer le cœur ouvert, sur le fil de la merveille.

    Ouvrir pour moi c'est, entre autres, ouvrir la bouche ; rompre le silence. Parler. Parler pour dire les choses, pour défendre ses droits, pour affirmer ou contredire ; exposer simplement ses idées,les partager, les transmettre.
    Il ne faut pas avoir peur de parler, rien n'est plus essentiel, ne l'oublions pas.

    On peut ouvrir les yeux.
    Pas tout de suite. Pour certains, il leur faut quelques jours, d'autres quelques semaines, certains plus de temps.
    Et pour certains les yeux s'ouvrent sur du rien, ou juste sur un peu de lumière.
    Sur du noir peut-être ? Quelles images défilent dans nos têtes quand nos yeux s'ouvrent sur du rien ? ou sur du presque rien ?
    On peut, par une inspiration, ouvrir grand sa cage thoracique, faire passer de l'oxygène dans toutes les alvéoles de nos poumons, ouvrir grand ses narines pour laisser passer les odeurs, bonnes ou mauvaises. On peut ouvrir les oreilles. Le peut-on vraiment ?
    Si on ne peut pas les refermer, peut-on réellement les ouvrir ?
    On peut ouvrir la main pour toucher, prendre, sentir avec sa peau.
    On peut ouvrir grand ses bras.
    On peut ouvrir sa bouche aux mets les plus délicats ou les plus dégoûtants.
    Comment peut-on ouvrir la boîte de ses pensées ? combien de mots glissés dans nos oreilles tout ouïes ? combien de mots lus avec nos yeux grands ouverts ? combien de visages, de sourires, de sourcils froncés pour façonner nos pensées, nos émotions, nos sentiments ? combien de caresses, de baisers, de gifles et de griffures, de la naissance à aujourd'hui pour faire de nous ce que l'on est ? Plus ou moins fermé, plus ou moins ouvert.
    C'est selon les jours aussi.

    Ouvrir un livre : un livre scolaire ou pas, un roman, un document, une bande dessinée, un manga...
    Un livre qui est une source de culture générale ; un apprentissage de la vie.
    Bien qu'on puisse apprendre sans livre ; avec un livre, c'est mieux ; car ouvrir un livre, c'est s'ouvrir à la lecture.
    Un livre, c'est utile et nécessaire. Lire, c'est utile, on ne peut s'en passer que difficilement. Pour écrire, c'est idem. On a grand besoin de lire et d'écrire à l'école ou à l'école de la vie.
    Dans le monde du travail, il faut lire et écrire et dans toutes les démarches administratives aussi.
    Ouvrir un livre, c'est être libre dans sa vie, ça ouvre d'énormes possibilités. Ne savoir ni lire, ni écrire à notre époque est un handicap.
    Et ouvrir un livre, c'est se faire plaisir en lisant. Il y a des livres qui peuvent être un peu ou beaucoup repoussants mais il y en a d'autres qui sont captivants, ça dépend des goûts de chacun.
    Donc j'incite tout le monde à ouvrir un livre, pour après, ouvrir des livres.

    Osons aller à la rencontre
    Osons ouvrir la porte
    Osons pousser cette porte
    Sur nos représentations
    Univers de l'imprévisible,
    Imprévisible univers !
    Vers une vision nouvelle de l'autre
    Reconnectons-nous !
    Incitons et insistons sur la rencontre
    Reconnectons-nous !
    Apprendre à se connaître aujourd'hui
    Pour se reconnaître demain
    Et continuer ensemble notre chemin
    Vers un meilleur demain
    Plus enclin à un meilleur destin !

    Ouvrir grand les yeux sur les nuages qui s'étirent et le matin qui s'éveille,
    Ouvrir grand les yeux sur les sourires qui bouleversent et les visages qui rêvent,
    Ouvrir grand les yeux sur les regards qui encouragent et les bras qui consolent,
    Ouvrir grand les yeux sur les difficultés qui se cachent et les douleurs qui se taisent,
    Ouvrir grand les yeux sur les larmes qui montent et les injustices qui révoltent,
    Ouvrir grand les yeux sur la tempête qui gronde, et les combats qui soulèvent,
    Ouvrir grand les yeux : la vie est là.
    Alors, ouvrir les possibles, se mettre debout, et agir, maintenant...

    Ouvrir son cœur à ce monde qui déraille, c'est de faire un simple sourire à un inconnu.
    Ouvrir sa culture pour comprendre ce monde qui nous dépasse.
    Ouvrir sa porte c'est pour ne pas laisser l'autre de côté.
    S'ouvrir vers ces paysages qui m'inspirent vers un monde de paix.

    Ouverture d'esprit. S'ouvrir aux autres à la différence quelle qu'elle soit.
    Accepter l'autre dans les bons et les mauvais moments.
    Ne pas porter de jugement, savoir écouter et entendre.
    On a tous des idées ou des façons de vivre différentes les uns les autres ce qui donne une richesse d'apprendre.
    Ouvrir son cœur avec bienveillance apporte une richesse.
    Ouvrir sa porte partager, donner, partir à la découverte des gens, du monde et à l'inconnu.
    S'ouvrir à la vie nous amène à de belles surprises.

    Ouvrir sa porte à qui frappe quand on n'attend personne.
    Qui est derrière la porte ?
    Un ami qui veut me faire une surprise ? Mais quelle bonne surprise ! Nous partageons un café accompagné de petits gâteaux. Heureusement, j'ai toujours ma petite réserve...
    Ou bien une voisine ? Que va-t-elle demander encore aujourd'hui ? Forcément quelque chose ne va pas dans l'immeuble et ce sera à moi de téléphoner pour régler le problème… Mais peut-être y-a-t-il autre chose ? Allons, écoutons.
    Ou bien encore un commercial qui a quelque chose à vendre ? Je me laisse tenter car il me parle du journal Le Télégramme. Alors que je voulais juste quelques informations, me voilà finalement abonnée !!! avec un sentiment très mitigé par rapport à ma liberté de choix.
    Ou finalement un inconnu qui veut faire un travail pour pas cher ? Méfiante je refuse.
    Ou un calendrier ? que j'achète…
    Mais je pense aussi ouvrir mon agenda et m'apercevoir que j'ai oublié un rendez-vous !
    Et surtout, surtout, ouvrir un paquet cadeau qui m'enchante...

  • Ma vie, ma ville

    21 janvier, par Claire, Françoise, Françoise G, Gwendoline, Marie-Claire, Monique , Ronan, SandrineEcrire

    J'aime ma ville. Je suis brestois. Brest est la ville où je suis né.
    Je vis ma vie dans un quartier où je m'y plais. J'ai un balcon pour regarder un coin de mer ou les voitures sur le parking.
    Je vis ma vie paisiblement. Je prends le bus devant chez moi. Je suis heureux et j'ai un chat qui va avoir bientôt huit ans.
    Je vis ma vie dans une ville où les travaux peuvent déranger les habitants, les conducteurs de véhicules tels les voitures.
    Je vis ma vie au gré du vent et de la pluie et du tonnerre. Je vois passer quelques goélands et quelquefois des étourneaux.
    Je vis ma vie dans cette ville, dans cet appart bien agencé. J'aime ma ville, j'aime ma vie. J'aime mon chat et mes amis.
    En résumé, on est bien dans cette ville avec un appart, un balcon, un chat, des oiseaux, le bus et un parking. Mais moins bien dans cette ville avec la pluie et les travaux.

    Ma vie, ma ville. Ma vie, ma ville. Ma vie, ma ville.
    Cela sonne comme un battement, comme un roulement, comme un cœur qui cogne...
    C'est le tram d'aujourd'hui qui descend la rue de Siam pour aller à la Pam...
    C'est le bus de mon adolescence qui me prend boulevard Gambetta pour rejoindre le lycée...
    C'est le trolley qui surgit de mon enfance et monte la rue Jean-Jau pour aller chez Touz...
    Ville de naissance, plusieurs fois quittée, toujours retrouvée, elle protège la mémoire, abrite les souvenirs, veille sur les fantômes...
    Et tonnerre de Brest, pourvu que jamais la pluie n'y cesse...

    La ville où j'habite actuellement n'est pas celle où j'ai grandi. J'habite à Brest pour le côté pratique tout est à proximité, commerces, travail, école, activité ... C'est plus simple pour gérer le quotidien et pour que mon enfant puisse faire des études sans devoir faire de longs trajets.
    Mais ce n'est pas une ville que je trouve jolie. J'y ai fait des rencontres, la vie n'est pas désagréable... mais j'ai toujours du mal à me repérer et ce n'est pas la ville où j'ai mes souvenirs. J'ai beaucoup plus de souvenirs en dehors.
    Plus tard j'espère pouvoir acheter une maison en campagne.

    Brest même je t'aime. J'emprunte à Maxime Piolot, la formule, pour parler de ma ville. Dire que je l'ai aimée tout de suite, je ne peux pas dire. C'est Paris, ma ville natale, qui au début avait la priorité et qui reste chère à mon cœur.
    Mais je suis arrivée à Brest à quelques mois donc j'ai eu le temps depuis de l'apprécier et de la chérir.
    Elle m'a offert une famille : famille d'adoption, une école : le lycée de l'Harteloire où j'ai fait toute ma scolarité.
    Brest, ce sont ses rues, son port, son océan, son château et tous mes souvenirs qui s'y rattachent. Ce sont aussi ses mouettes parfois trop familières lorsqu'elles piquent nos sacs poubelles, mais leurs cris qui nous accompagnent par gros temps ou beau temps.
    Brest c'est mon cocon, mon nid.

    J'habite dans une commune limitrophe de Brest.
    C'est un petit coin de paradis avec ses petites grèves qui l'entourent.
    J'aime ma ville car elle n'est pas trop grande ni trop petite, elle a une taille idéale pour moi, elle a tout ce qu'il te faut : des grandes surfaces à cinq minutes de chez soi, une grande église au centre du bourg.
    Juste un petit défaut c'est les déplacements en dehors de ma ville qui sont très compliqués.
    Ma ville est aussi connue pour un petit fruit rouge, qui a même son Musée au cœur de la ville et une fête qui lui est dédiée chaque année.
    La ville que je vous ai décrite s'appelle Plougastel-Daoulas.

    De ma petite ville de naissance, je suis venue travailler dans la grande ville, à l'âge de 22 ans, ville que j'avais choisie lors d'une inscription à un concours. J'ai quitté ma mère et mes premières racines.
    Ma vie a alors changé. Autant j'étais seule auparavant, mes amies ayant quitté la région, autant, en déménageant de ma 1ère petite chambre sous les toits, et en m'installant dans un foyer de jeunes travailleuses, j'ai découvert l'amitié, le partage, les activités communes.
    Des années plus tard, j'ai déraciné ma mère qui est venue vivre dans ce foyer transformé en logement pour personnes âgées. Je n'en reviens toujours pas de ce passage de témoin inversé.
    J'ai retrouvé depuis peu des amies du foyer lors de retrouvailles annuelles autour d'un bon repas. Elles n'ont pas changé, et maintenant je vois toujours l'une d'entre elles.
    Mais cette grande ville est devenue, aussi, une source de chagrin qui heureusement s'est estompé petit à petit. D'autres amies, d'autres activités passionnantes successives, mes engagements, m'ont aidée à surmonter tout cela.
    Le rêve de mes 22 ans, même ébréché, revient parfois. Mais aujourd'hui, je veux l'oublier et je choisis de vivre dans la Réalité et l'amitié.
    Je ne regrette rien de ma vie passée. Cette vie et la ville que j'avais choisie dans ma jeunesse sont bien devenues, ensemble, "ma vie et ma ville" d'aujourd'hui.

    Habiter quelque part permet de faire des projets, de se créer un réseau d'ami.es, de collègues, de faire des choix pour sa vie.
    Certains personnes préfèrent bouger, changer de ville, de pays. D'autres, au contraire, s'installent dans un endroit et y restent. Et d'autres encore sont obligées ou se sentent obligées de ne pas rester là où elles sont pour des questions de sécurité, ou de pouvoir de vivre et trouvent ou pas un endroit pour se poser, s'installer.
    Mais toute personne pour s'épanouir a besoin d'un lieu, d'un endroit où elle se sent bien. Aujourd'hui on constate que dans notre monde beaucoup de personnes sont en errance non choisie.

    Quimper, ma ville d'aujourd'hui, n'est pas celle de mon passé. Dans mon enfance, et jusqu'à mes 20 ans, j'habitais, non pas une ville, mais une petite commune du Nord-Finistère, près de Brest, où pratiquement tout le monde se connaissait ! C'est là que j'ai vécu la rude époque de la 2ème guerre mondiale et de l'occupation allemande, qui a marqué toute mon adolescence.
    Depuis, bien du temps s'est écoulé ! J'ai vécu surtout à Brest. Déménager pour Quimper il y a trois ans n'a peut-être pas été très facile, mais je me défends de faire des comparaisons. Brest et Quimper sont deux villes qui ne se comparent pas. Elles sont différentes, c'est tout. « Ma vie, Ma ville » aujourd'hui, c'est Quimper. Je peux y découvrir d'autres paysages, d'autres lieux très beaux et intéressants à visiter, et surtout d'autres personnes à rencontrer et à connaître. Dans l'immeuble où j'ai la chance de vivre, je trouve beaucoup d'entraide et d'amitié. Que demander de mieux ?

  • Atelier Lirécrire à la Maison des associations le 13 janvier 2024

    19 janvierEcrire

    Samedi 13 janvier ATD Quart Monde fêtait le début d'année à la Maison des Associations. Un atelier "Acrostiches" a été proposé. Voici les productions que quelques participant.es ont laissé pour la publication.

    DIGNITE
    Donner à chacun des
    Instants d'écoute
    Grâce à
    Nos échanges passés
    Impossible de ne pas prendre le
    Temps de dessiner, sculpter les
    Eclats de beauté que dégagent nos visages. *

    ATD
    Aller vers les autres
    Tous ensemble
    Dignité avant tout et pour tous.

    COEUR
    Chercher
    Ouvrir
    Espérer
    Unir
    Rassembler, ressembler, retrouver, revivre

    HORIZONS
    Ho !
    Où est l'horizon ?
    Reviens
    Ici
    Zéro hésitation !
    On arrivera un jour à te toucher
    Nous avons espoir ou pas
    Sans espoir pour nous.

    ENFANTS
    Ensemble accompagnons
    Nos enfants pour les
    Faire le mieux possible
    Avancer, pour les amener vers un meilleur avenir.
    N'oublions aucun enfant du monde.
    Tous sont notre avenir.
    Salutations aussi à toutes les familles Quart monde.

    ATD QUART MONDE
    Agir
    Tous pour la
    Dignité.
    Quand on se rassemble et que l'on s'
    Unit tous on pourra
    Avancer pour changer les choses.
    Rassemblons-nous. Le
    Travail sera peut être long
    Mais si on peut faire bouger le monde sans précarité,
    On aura réussi pour laisser personne de côté.
    N'oublions vraiment personne
    De la pauvreté, on pourra l'éradiquer
    Ensemble !

    NOUVEAU
    Ne pas être ancien
    Ou bien pas trop
    Une façon d'être nouveau
    Vous voyez bien
    En regardant autour de vous
    Un peu d'espoir.

    INTERNET
    Intéressant.
    Ne pas se prendre la tête.
    Tu viens avec moi,
    Ensemble nous arriverons.
    Retrouve ta jeunesse
    Ne force pas trop
    Et continue.
    Tu trouveras.

    COMBAT
    Comment changer la vie dans notre société si injuste souvent ?
    Ouvrir ses oreilles aux bruits du monde,
    Mêler nos différences,
    Bousculer nos habitudes, nos certitudes,
    Accueillir l'autre, l'étranger sans lui demander des comptes...
    Tous ensemble, on peut y arriver.

    ATD QUART MONDE
    Autrui, ça peut être nous
    Tout simplement, un jour
    Dans la détresse, à un moment funeste
    Qui avons la nécessité de trouver
    Un tout petit lieu chaleureux,
    Abri, face aux tempêtes de la vie
    Refuge qui aide les corps et les âmes meurtries
    Tellement si forts, à l'unisson !
    Mais l'essentiel pour tout un chacun,
    On sait bien que c'est d'être apprécié à sa juste valeur
    Nul ne saurait contrer cette déclaration.
    Décemment, est un mot important
    En ce qui concerne la vie au "quotidien", empreinte de fierté.

    AMITIÉ
    Avec beaucoup de chaleur humaine,
    Mes frères et soeurs d'infortune,
    Importants à mes yeux fatigués
    Tous, en ce lieu festif, cet après-midi réunis
    Ici, règne la joie des retrouvailles des humbles
    Ensemble en douce sympathie.

    OISEAU
    O bel emplumé
    Ibis magnifique
    Sacré en Antique Égypte
    Etre encore mystérieux
    Admirable échassier admiré de tous
    Un beau symbole qui demeure !

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